Carnac au Néolithique
Les premières traces de vie humaine à Carnac remontent à – 450 000 ans. Mais c’est l’architecture mégalithique élevée entre 5000 et 2000 ans avant notre ère qui témoigne de l’émergence d’une première société humaine à Carnac.
Les bâtisseurs de mégalithes
C’est au Néolithique, période la plus récente de la préhistoire que Carnac s’est développée autour de 4000 ans avant notre ère. Carnac autrement dit le « lieu des carns » provient du Celte « carn » ou « caïrn » signifiant élévation.
À cette époque, les populations nomades de chasseurs-cueilleurs s’installent dans des environnements favorables pour pratiquer peu à peu l’élevage et l’agriculture.
Les femmes et les hommes du Néolithique se sédentarisent et vivent en communautés. Ils commencent à construire des villages et édifier des sépultures pour leurs morts : les dolmens.
Ils fabriquent des céramiques, taillent des silex, polissent la pierre et confectionnent des éléments de parures.
Une riche collection d’objets de la vie quotidienne retrouvés lors des fouilles archéologiques est présentée au Musée de Préhistoire de Carnac.
Un chantier mégalithique unique en France
L’architecture mégalithique composée de menhirs, dolmens et tumulus demeure le phénomène le plus remarquable du Néolithique. Ce type d’architecture édifiée par les hommes de Carnac s’étend entre 4500 ans et 2000 ans avant notre ère.
Les menhirs, une énigme archéologique
Dressés à la verticale et disposés en file, ces immenses blocs de pierre qui pèsent plusieurs tonnes fascinent toujours l’homme d’aujourd’hui.
Édifices commémoratifs ou votifs, les menhirs de Carnac n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Ces alignements sont aujourd’hui considérés par les chercheurs comme des « champs de mémoire » matérialisant une frontière à la fois physique et mentale.
Capitale du mégalithisme en France, Carnac compte à elle seule près de trois mille menhirs de 4 à 5 mètres de haut répartis sur trois sites :
Les dolmens et tumulus, lieux de repos des défunts
Le dolmen qui signifie « table de pierre » en breton est composé d’une ou plusieurs grosses dalles de pierre posées sur des pierres verticales qui servent de piliers.
Les dolmens sont des chambres funéraires qui pouvaient être individuelles ou collectives.
À l’origine, l’ensemble funéraire était recouvert d’un cairn (amas de pierres) ou d’un tumulus (butte artificielle constituée de terre et de pierres).
De nombreuses offrandes ont été retrouvées dans ces tombes (bijoux, haches polies…).
Carnac compte différents sites funéraires composés de tumulus et dolmens :
- Le tumulus Saint-Michel, une tombe individuelle de 10 m de haut sur 125 m de long
- Le site de Mane-Kerioned avec 3 dolmens
- Le dolmen de Kercado et son cairn d’origine
- Le tumulus du Moustoir de 5 m de haut et 85 m de long
Un patrimoine d’exception à protéger
Si les alignements de Carnac rassemblent aujourd’hui plus de trois mille pierres levées sur 4 km de long, la construction d’origine comprenait certainement près de 10 000 menhirs étendus sur 8 km.
Les paysages de Bretagne Sud sont marqués par un patrimoine mégalithique très important. On dénombre plus de 550 sites mégalithiques dans le Morbihan. Parmi les plus connus, citons :
- Les alignements de Carnac
- Le grand menhir brisé de Locmariaquer
- Le cairn de Gravinis à Lamor-Baden
- La butte de César à Arzon (tumulus de 18 m de haut)
Le projet de classement à l’UNESCO des mégalithes de Carnac et des différents sites du Morbihan a pour objectif d’obtenir la reconnaissance au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2025.